association diya

Ayé!

on est revenus...avec comme bagage le soleil torride du désert qu'on vous a gentiment rapporté...profitez-en bien!

Après un retour donc assez épique, et une réadaptation en douceur à la vie parisienne...voila enfin le journal de bord de notre beau périple on the web... n'hesitez pas à envoyer commentaires, expériences, messages, photos, ...bref ce que vous voulez pour etoffer un peu...

a bientot...

     Nous sommes partis de Paris le 20 janvier 2006 à bord de la 505 break peugeot chargée au maximum pour une aventure qui nous mènera par la suite au mali plus de 7500 km. Nous prenons la direction de Chambéry pour voir ma fille Léonie ,bien avant nous avons fait réviser la voiture a paris par différents garagistes ,le premier djamel à la Courneuve nous demande 140 € pour changer la pompe a gazoïl à peine démarrée le problème est toujours là on s’engueule et je décide de changer de meccano. Kamel a Aubervilliers lui c’est le pire il m’invente des pannes et ne les répare pas le tout pour avoir changé 2 courroies 150 € j ai le cœur serré de voir ces sortes d’arnaques enfin finalement d’après un contact de martine je me rend au garage de st Ouen fap et la je me rend compte du sérieux de l’entreprise Bamba le mécanicien s’occupe de la voiture en long et en large me montre ses défauts et me confirme qu elle peut faire le tour du monde facture de toute la révision 50 € et 5 heures de travaux merci encore a bamba de la cote d'ivoire (anyama), nous nous dirigeons sans problème en Savoie pour dire au revoir a la famille ;l’école primaire Jean Jaures de ma fille Léonie

nous fait des dons en fourniture scolaire un grand merci ! On en profite aussi pour faire un petit tour a Avignon et Bezier chez des amis julien, stephanie, louanne et Laurent, Laurence et Chloe tous nous on bien accueilli et bien entendu divers dons en nature : graines de semence et petit matériel agricole.

Par la suite nous réservons notre billet de bateau départ de Sète le samedi 28 janvier 2006 à 21 heures hélas ce jour là une énorme tempête de neige s’est abattue sur toute la région des Pyrennées Orientales, le bateau est resté a quai a Barcelone

l agence nous propose de s’y rendre par nos propres moyens sinon prochain départ le mercredi 1^er fevrier 2006 ils nous proposent un dédommagement  de 50€ pressés comme nous l’étions, nous prenons la 1^ère solution direction Barcelone  arrivés a Perpignan la neige la pluie incessante pendant 2 jours le préfet  par un communiqué a décidé de fermer toute les routes et les frontières de l’Espagne, du coup nous sommes restés a poireauter 3 jours sans compter les frais d'hôtel et de restauration qui n était pas prévus dans notre planning, je compte écrire a qui de droit un peu plus tard… Bref, finalement nous reprenons le bateau le mercredi a Sète

avec mille excuses de l agence Comarit en signe respect et d’image de marque de l’entreprise, nous nous sommes vus offrir une pension complète et chambre double avec tout le tralala qui s’ensuit danse , musique, animation etc…

Après deux jours en mer, nous sommes arrivés à Tanger ou les routes étaient bloquées pour la venue du roi Mohamed VI , un thé a la menthe plus tard nous sommes partis pour rabat et sa belle médina, promenade, tajine, souk, rencontre avec des français qui font le trajet jusqu’en Mauritanie avec une ami 8 de 68 ! sans frein et avec un cardan qui claque … bon courage ! nous aussi on a un petit souci de voiture : la pompe a injection est au bout du rouleau et la voiture nous fait des bonds et des arrêts inopinés…bref pas top ! en plus on a eu une première approche avec la police marocaine a cause de ça…la voiture s’est arrêté après un feu vert …le flic nous fait signe et nous demande de nous ranger il prend les papiers de Theo permis, passeport, etc…nous dit qu’on a brûlé le feu et réclame 400 dirham(40€) d’amende après palabres sur palabres on finit par lui lâcher 100 dirham pour qu’il nous laisse tranquilles…donc le lendemain on cherche un meccano a rabat on trouve un petit garage sympa qui nous bidouille le truc pour presque rien et nous dit qu’il faut aller a Casablanca pour trouver la pièce. Arrivés a Casa, on découvre la vraie casse un cimetière de voiture, tout le monde veut nous vendre n’importe quoi...

On décide d’aller malgré tout a marrakech ou la famille de latifa une copine de la mère a cecile nous attend...la route se passe bien, on est chaleureusement accueillis par la soeur et le cousin de latifa qui parle très bien francais et nous servira de traducteur. Ils nous emmènent en banlieue de Marrakech, qui m'a l'air d'être une ville bien immense. Dans la famille Oumzitti , on se sent plongés dans la vraie famille traditionnelle marocaine, heureusement on nous laisse dormir dans la même chambre...mais avec un lit à chaque bout de la pièce!  On fait la connaissance de tout le monde, les tantes, les petits cousins, les neveux et nièces a n’en plus finir…on est vraiment reçus comme des rois : thé, gâteaux, puis poulet a la marocaine et dessert, ils sont tellement gentils qu’on ne peut pas refuser mais on est gavés jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Le lendemain copieux petit dej et juste après nous sommes invités chez un des oncles Hassan, prof de français et de droit a la fac super cultivé, une citation par minute il adore la France il est vraiment intéressant et gentil comme tout sa femme nous a fait un deuxième (!) ptit déjeuner royal galettes, miel, œufs durs, gâteaux…

On quitte la famille direction Agadir le camping, nous faisons la connaissance de miloud le gardien l’homme a tout faire placier, goûteur d’alcool et agent de renseignement…

je ne conseillerais pas le camping à des jeunes de 20 à 50 ans on s’y ennuie à mourrir c’est une maison de retraite avec camping cars de luxe un max de parabole chaque touriste a barricadé son territoire et y reste pour 3 mois en attendant que l’hiver passe sans s’en rendre compte ils se sont enfermés dans leur propre prison, seul un occidental peut agir de cette manière, l’anti humain pour les moyennement riche et les vieux gâteux… ce secteur du camping se partage entre la bande des italiens et les français toujours à se plaindre pour un oui ou pour un non des services c’est vrai que les installations laissent a désirer mais ce peuple est si gentil et quand ils font des affaires ca ne dépasse pas 1 à 2 dirhams de pourboire voir 10 à 20 dhirams pour les plus tenaces… honte a ces gens là qui non seulement ne côtoient pas de marocains et pour qui les sorties s’arrêtent au bord de plage et pizzeria!

Pour nos soucis de mécanique  miloud nous a conseillé d’aller a ait melloul, petit bled a coté d’agadir, et de demander abdelkader le magicien pour remettre les pièces comme neuve un genre de réajusteur il vous refait les 4 injecteurs et refait toute la révision de la pompe a injection un vrai miracle comme neuve a paris j’aurais du la changer pour 400 € alors que la said le garagiste me la remonte toute l’après midi...               

en plus, ils m’ont invités à manger un grand tagine avec les meccanos qui ont travaillé avec force et expérience pour 500 dirhams soit 50€... Devant moi je les ai vus démonter un moteur de Mercedes pièce par pièce et le remonter en 2 heures même pas…pendant ce temps là, Cécile, interdite de séjour dans le garage, lieu des mâles par excellence, lisait un livre en face dans le « coin des femmes » sur une chaise qu’ils lui avaient apportée.

      Nous continuons notre chemin en direction de Tiznit où nous nous arrêtons à l’«hôtel des touristes» nous sommes reçus par abdul un sarahoui qui nous propose une très belle chambre situe en face de la médina ;il parle très bien le français et dit avoir des qualités de psychologue pour touristes en un rien de temps il vous résout les problèmes d’un couple pour cela il faut bavarder avec lui jusqu’à 2 heures du matin avec nous pas de chance toutes les stratégies de détournement : bijoutier, restaurant, huile  d’argan ,complexe de tourisme  et autre n’ont pas marché car nous étions fatigués même pour se restaurer il a fallu se cacher ou attendre qu’il  tourne le dos pour avoir la tranquillité il faut redoubler de stratagèmes.

A part ça tiznit est une très belle ville dotée d’un grand marché de jour comme de nuit très animée les gens y sont accueillants, au réveil abdul était la avec un super déjeuner huile d'argan au miel, pain marocain,...puis encore du blabla moralité on est plus resté avec ce fameux abdul que l’on a vu la ville!

Mardi  8 Février

Nous partons pour laayoune. Sur le chemin: tempête de sable, 550km d’une route avec visibilité plus que pas terrible vérification des attaches sur le coffre la voiture ne va pas bien elle broute et a du mal a redémarrer  nous arrivons avec peine a laayoune nous cherchons  l’hôtel zemmour guide du routard tu t’es trompé cette fois un sentiment de gêne, de mal a l’aise, les chambres très sales douche inopérante et surtout une impression de chambre de passe pour prostituée et clandestins voire intégristes complotant contre le roi pas rassurant, bref la voiture est encore malade on me dirige chez said  docteur de la mécanique tout de suite il a compris le problème : la pompe a gazoil déjà réparée une fois en France et une fois à ait melloul ; le problème c’est que les mécaniciens certes sont très bons et très expérimentés mais lorsque les pièces de rechange ont été refaites plusieurs fois…dommage car il était très gentil et sincère encore 600 dirhams foutus en l’air, c’est sûr qu’on peut appeler ça du rafistolage… nous repartons pour boujdour et à peine 90 km plus loin la titine me refait le même problème !

  On arrive malgré tout à Boujdour et là quel miracle, un coup de foudre pour cette ville très animée, on y mange bien l’hôtel el kouss’ est superbe, nous nous sentons en sécurité et la ville a un charme, de la gueule… Nous rencontrons des retraités de toute la France et d’europe avec camping car en option presque obligatoire; dans l’après midi je rencontre un savoyard  d’une soixantaine d’année avec bmw bleu Z3du 74 habitant Evian, je l’interpelle du fait que j’ai vécu a Chambéry 73 nous sympathisons et quelques minutes plus tard je réalise qu il est accompagné d un petit jeune marocain d’a peine 15 ans et qui me dit 18 ans il le suit comme son ombre avec un air malheureux ou amoureux je ne sais pas mais j’ai des soupçons.

Nous prenons le soir les petites ruelles qui nous emmènent au  port tout le long nous sympathisons avec les habitants principalement  des sarahouis et des berbères je veux manger du poisson je tombe sur la bonne gargotte, on sympathise et on rit comme des fous malgré la barrière de la langue tout ça pour 20 dirhams qui dit mieux avec une bouteille d eau fraîche ,et du pain comme si nous faisions partis de la famille  nous repartons pour Dakhla 350km, titine me fait encore des siennes elle ne veut pas démarrer en fait il faut encore revoir la pompe à gazoil j’hésite on va réfléchir ce soir avec Cécile car se faire entuber tout les jours ça fatigue;en tout cas je peux vous dire qu'elle bouffe de l’huile 5 litres tous les 500 KM alors qu’avant  c’était tous les 1000 Kms nous prions les anges du Maroc pour que l’on trouve une pompe à gazoil en bon état ! 

Ce soir je veux encore manger du poisson (on est au bord de la mer) on me propose du chameau je vais m’y essayer de toutes façons j’ai déjà mangé du singe et du serpent c’est pas un chameau qui va me faire peur !

Vendredi matin a 8 heures nous partons de darkhla via nouadhibou 360km très pénibles vu l’état de la voiture qui fume… entre temps juste devant nous une Clio fait un tonneau :mauvaise appréciation de la route a l’intérieur une famille et leur petite ; j essaye de les aider mais ses deux pneus éclatés n’ont pas les même dimensions que les miens, nous arrivons à la frontière de la Mauritanie et là coup de théâtre le joint du carter s’est barré : toute mon huile se déverse par terre, alors là, je me décide a mettre la main a la pâte je retire le carter et remet le joint, à la douane l’officier me demande si Cécile est ma fille je lui répond que oui d’autant plus que je suis déjà grand père !  Entre temps nous nous débattons par mis tout ces rabatteurs changeur de monnaie ou qui ont quelque chose à vendre ; il nous reste 40 km dont 8 kilomètres pénibles, des cailloux pointus comme des pics et des crevasses à vous couper  le souffle.

Cécile a la peur au ventre elle un chiffon dans la main qu’elle serre si fort que c’est devenu un éventail. Après toutes ses peurs, on arrive chez Ali camping la baie du Lévrier que tous les touristes (retraités) et le guide du routard ont encensé.

Toutes les chambres sont prises, on décide de dormir dans la grande tente officielle d’accueil avec en prime une invasion de moustiques affamés.

Nous montons donc notre tente le soir. On va en ville manger dans un petit boui boui. Après une rapide visite, on se retrouve dans une ruelle qui fait office de centre commercial pour portables dernier cri, même pas le temps de faire du lèche vitrine, en une minute toute la foule nous entoure c’est dur d'être avec une blonde aux yeux bleus ! Le soir on s’apprend l’un et l’autre le tarot et la belote. Demain un mécano mauritanien du nom de Da va une nouvelle fois changer la pompe a gazoïl et recoller le joint  c’est un miracle d’être arrivés là !

En tout cas ce séjour chez Ali je m’en rappellerais !

On devrait plutôt dire Ali  Baba et les 40 voleurs avec tous ces sous fifres de rabatteurs à domicile quand c’est dans la rue ça va encore mais enfermé avec eux c’est le pire pas un instant de tranquillité ! Quelques exemples d’entourloupes : Visite d un site naturel plein de phoque le cap blanc ,nada, juste un vieux bateau rouillé échoué sur la plage

et un gardien du domaine demandant un droit d’entrée exorbitant, tout ça pour contempler une déchetterie d’animaux morts. Alors que ce fameux guide soit disant professionnel nous avait déjà taxé un forfait ttc. Deuxième manœuvre du bonhomme : me convaincre que ma voiture est foutue et me persuader de lui vendre a un prix symbolique afin qu’elle ne soit plus inscrite sur mon passeport et nous propose de nous escorter en voiture jusqu’à Nouakchott (470km) pour la modique somme de 300euros…bref  plein d’histoires d’arnaque, il nous ont pas lâché pendant 2 jours non stop 24 sur 24, en faisant intervenir tierce personne, etc…vraiment pesant ! En tout cas en Mauritanie, il y a un vrai malaise qu’on appelle le racisme pur et dur entre les blancs maures et les noirs, on le voit, on le sent, il est très ancré dans la population comme nous l’expliquait un jeune mauritanien alassane qu’on a rencontré un soir. En restant chez ali, je me suis aperçu de certains détails. En observant tous les ouvriers qui travaillaient pour lui, pardon, plutôt ses boys non plus fort que ça ses esclaves, originaires pour la plupart du mali ou de la gambie on s’est vite rendu compte qu’ils avaient tous la tête baissée. En leur posant quelques questions il m’ont dit tous clairement qu’ils n’étaient pas venus de leur plein gré. Ils viennent de familles de villages très pauvres qui se débarrasse d’un ou 2 enfants dans l’espoir que ces enfants sacrifiés serait leur planche de survie.

Les gens comme Ali leurs promettent un visa, un bon salaire mais rien de tout ça… Seulement vie dure et galère, sentiment d’infériorité et de rancœur, parents et enfants bien roulés dans la farine car ces gamins sont en fait à la merci de ces gens presque à vie ! On a beau dire, ce genre de camping conviendrais plutôt au retraités en mobil home et qui s’enferment a clef dès 19h30 et nous les jeunes qui voulons faire la fête, souvent à budget extrêmement réduit nous sommes leur proie. C’est comme en France en fait, les pauvres volent toujours les pauvres, ils ne penseraient pas à traîner dans le 16ème pour voler les plus riches : aberration de la logique du vol! En tout cas méfiez vous des mauritaniens : quand ils vous voient, ils prétendent qu’ils vous connaissent ou que vous ressemblez  à un ami et c’est là que commence le voyage de l’arnaque.

Tant bien que mal nous arrivons a Nouakchott, la capitale.

On nous avait parlé dans le bateau de l'auberge Menata, sachant qu’on était encore bon pour un nouveau tour chez le meccano local, on y installe la voiture, ou plutôt la voiture s'y installe toute seule parce que aussitôt le moteur éteint, impossible de la faire redémarrer! On a eu beaucoup de chance d'arriver jusque là, si elle nous avait lâché en plein désert...On atterrit donc chez Olivia et Maloum, couple super sympa, elle française, lui mauritanien ayant fait ses études à Perpignan…ouf ! l’endroit est merveilleux, confortable et très accueillant…

Nous retrouvons quelques voyageurs que nous avions rencontrés sur la route auparavant et nous reparlons de titine. Il y a un baroudeur corse d’une cinquantaine d’année mariée à une petite jeune burkinabaise et Michel, expert en mécanique diesel, retraité mais plus de 40 ans de service il a fait des heures supp pour nous et diagnostique tout de suite un problème de culasse et de segments. Suivant ses conseils on fait changer la culasse, le joint de culasse et les segments par le mécanicien Bouba, un malien pas très causant mais qui a l’air sérieux et conseillé par Olivia.

7 jours d’immobilisation à Nouakchott pour  260 €, donc vacances a fond la caisse, on se pose, on se repose et on profite du voyage pour la première fois depuis notre départ… visites des marchés, baignade à la mer, grand festin tous les soirs, poisson, chameau et pour fêter le dernier soir : couscous kabyle par Billy, originaire de la petite kabylie installé entre Nouakchott et Nouadhibou pour affaire.       

Durant cette halte, j’ai rencontre Joaquim dit Jo, catalan jusqu’au bout des ongles, limite indépendantiste…également expert en perle et en pierres, il fabrique des colliers avec des perles rares parfois uniques, datées de 400 ans à 1000 ans voire plus, qui ont toutes une histoire et arpente les marchés du monde entier pour trouver ses trésors. Nous nous entendons très bien, Jo attend patiemment son nouveau passeport français vu qu’il avait déclaré l’ancien volé…il a vendu sa voiture à Nouakchott et comme c’est interdit en Mauritanie, il faut se demmerder pour retirer l’immatriculation du passeport sinon aucune sortie du territoire n’est possible, alors vous restez là coincé en attendant le bon vouloir de l’administration locale…

Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’auberge Menata  est belle, bien entretenue, on peut dormir dans une chambre, sous les grandes khaima (les tentes mauritaniennes) ou même camper, rien a dire, que du sérieux dans le travail et Olivia vous donne tous les renseignements dont vous avez besoin…les employés n'ont pas l'air trop malheureux cette fois et les prix sont super raisonnables donc le top à conseiller pour tout âge. Pour une fois, le guide du routard ne s’est pas trompé ! On a rencontré aussi Nico, sur le chemin du retour pour la France. On se donne rendez-vous à Bamako dans 3 semaines car il compte y ouvrir une auberge avec sa copine. C’est le meilleur pote d’Olivia et il connaît Nouakchott comme sa poche tous les endroits « underground » où on peut se dégotter une bière, du ricard ou un whisky, bref toute chose indispensable à un français en transit ! tout sauf du rhum au plus grand désespoir de Théo.

On n’oubliera pas cet endroit magique…c’est pas tout, il faut repartir, la voiture arrive le vendredi soir à l’auberge et déjà l’apprenti meccano ouvre le capot pour mettre de l’eau et ensuite problème de démarrage…

Bouba arrive, bricole un coup et ça repart… pour me mettre en confiance il prétend que j’ai une autonomie de plus de 10 000 Km pour un moteur refait à neuf et nous donne l’adresse de sa famille au Mali. Nous partons donc le samedi matin pour Kiffa ( 640 km) bien décidés à arriver enfin au bout et à ne plus sponsoriser tous les garagistes du pays… mais à peine 150 bornes plus tard, le voyant rouge (manque d’eau) s’allume, on n’éteint pas le moteur, Cécile remet de l’eau puis elle pompe, tout ça pendant tout le trajet au total 26 litres d’eau !

On arrive quand même à Kiffa, enfin à 10 km de Kiffa, au camping « le phare du désert »… c’est bien le désert, pas un client, nous sommes tout seuls avec les « boys » et le frère du responsable qui fait office de patron. C’est très cher et aucune hygiène, à peine arrivés, il me demande une torche, je lui en donne une nous dormons dans la tente mauritanienne, la khaima. Quand on demande une moustiquaire, Odiomo, le responsable m’assure qu’il n’y a pas de moustiques dans le coin, alors là c’est sûr, je ne le crois pas…et ça n’a pas raté : des gros moustiques rangés en colonne de 4, agressifs et affamés, des vrais  kamikazes, impossible de se battre ! Au réveil, au petit matin, nous sommes cassés, on se dépêche pour repartir… coup de théâtre, la voiture ne redémarre pas ! Tout le personnel est content, surtout le patron…chic ! des pigeons tout cuits juste dans notre bec, on va pouvoir se faire un peu de fric ! Odiomo me dit que cette voiture ne vaut pas un sou, que c’est une vraie carcasse, de la lui donner et qu’il s’arrangera avec les autorités pour retirer le véhicule du passeport. Affolés et fâchés, on ne sait plus quoi faire, on appelle Bouba, Olivia, et même le consul de France pour expliquer cette injustice, cette escroquerie. On est dimanche mais on dérange quand même tout le monde, je remercie Olivia d’avoir convaincu  Bouba le meccano de ramener à Kiffa les pièces qu’il n’avait pas changé. Il faut savoir qu’en Mauritanie, il n’y a pas de retrait possible par carte bleue, travel chèques ou autre… seul le cash  peut vous sauver la vie alors que nous avons une assurance Mondial Assistance pour personne en difficulté, plus une assurance voiture mauritanienne rien à y faire…tous se lavent les mains et me dirigent vers l’ambassade de France.

Au téléphone, j’ai eu Benedicte Deschamps, secrétaire ou assistante du consul, elle a bien compris notre problème et l’urgence de nous rapatrier sur la capitale ou de nous envoyer de l’aide mais hélas les décisions sont prises par le consul même.

Malgré les pleurs de Cécile et les lamentations de ma personne, pas moyen, une vraie tête de bois semblable au colon des années 20…Il me conseille de vendre mes baskets et mes effets personnels avec les pauvres au marché de la ville, à plus de 20 km à pied. Honte à la France ! Nous aurions pu crever sur place, ce n’est pas leur problème …Vous pouvez imaginer que dans un pays en voie de développement, les étrangers doivent faire la manche à la population locale qui a déjà du mal à subvenir à ses besoins, c’est le monde à l ‘envers. L’après-midi même, nous sommes descendus à Kiffa pour rechercher un meccano. Tous nous conseillent Carlos, un autre « docteur des voitures », expert en 505.

Celui-ci nous remorque avec son ami Souleyman dans sa jeep sans freins ! Ils devaient nous rapprocher d’un hôtel en ville mais Souleyman nous propose un accueil dans sa famille( et comme on a pas tellement les moyens de faire autrement...) composée de la maman avec ses grosses fesses :on dirait 2 bosses de chameau pendues sur les cuisses du jamais vu ! Sans oublier les 7 frères et sœurs Sidi, Jamila, Arhma, Mouney, Aya,…

tous demandeurs de tricots, de chaussures, etc… la voiture a été démontée pièce par pièce changement de culasse; de joint de culasse; de charbon, de dynamo ; produit spécial pour recoller les fuites du bloc moteur rien à faire le moteur prend toujours de l’eau… 3 fois le moteur a été remonté et démonté.